Retour sur un drame qui a secoué la France
Trois personnes ont été tuées, dont deux dans une église, jeudi en plein coeur de Nice lors d’une attaque au couteau dont l’auteur a été interpellé, suscitant le choc en France. Un attentat survenu deux semaines après le décès de Samuel Paty. « Il y a un amour profond entre cette basilique et moi. J’y allais tous les dimanches soir. C’était ma basilique : je m’y sentais bien. Je pense que je n’y remettrai plus jamais les pieds, dit-elle. J’aurais très peur d’y retourner », a déclaré Aurore, retraitée de France Telecom, à nos confrères de Libération.
Selon le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard, l’auteur des faits est entré à 8 h 29, « dans la basilique et y restera un peu moins d’une demi-heure, période durant laquelle il s’attaque à 3 victimes« . Quelques instants plus tard, à 8h54, une des victimes, qui décèdera de ses blessures, s’est enfuit par le côté gauche. Un témoin a prévenu la police qui est tombée nez à nez avec le tueur. Toujours d’après le procureur : « cet homme s’était avancé vers eux de manière menaçante en criant « Allah Akbar », les contraignant alors à faire usage d’abord d’un pistolet à impulsions électriques puis en faisant feu à plusieurs reprises avec leur arme de service ». À l’heure actuelle, son pronostic vital reste engagé.
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Premiers témoignages sur cette journée
Trois paroissiens ont laissé leur vie dans cette église. À seulement quelques jours des fêtes de la Toussaint, le 1er novembre. La première victime « est âgée de 60 ans, elle présente un égorgement très profond de l’ordre d’une décapitation », a expliqué Jean-François Richard. Le sacristain, qui s’appelait Vincent et avait deux filles, a été égorgé par le terroriste. La dernière victime est « une Brésilienne de 44 ans, mère de trois enfants et résidant en France » selon le ministère brésilien des Affaires étrangères. D’après le procureur, elle s’enfuit de la Basilique puis « est décédée dans un restaurant situé à proximité de la basilique des suites des multiples plaies ».
L’auteur de cet attentat se nomme Brahim Aouissaoui, est âgé de 21 ans et est tunisien. C’est début octobre qu’il est arrivé en France, de façon clandestine. Il était passé par l’île italienne de Lampedusa. Les autorités italiennes l’ont mis en quarantaine avant de lui demander de quitter leur pays. À noter : il est « inconnu au fichier national des empreintes digitales » et « inconnu des services de renseignements ». Le parquet antiterroriste a donc ouvert une enquête pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle« . Les enquêteurs ont retrouvé un couteau avec une lame de 17 cm. Mais également un sac contenant un coran, deux téléphones et des couteaux non utilisés, selon M. Ricard. L’enquête est en cours afin de préciser les circonstances du drame.
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