Les soulèvements qui ont suivi la mort de Nahel ont donné lieu à de violents affrontements entre les émeutiers et les forces de l’ordre durant les quatre jours suivant le drame. Le président Emmanuel Macron, a dénoncé une « instrumentalisation» de l’affaire, et a appelé les parents à faire preuve de davantage de «responsabilité» dans l’encadrement de leurs enfants.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, a annoncé le déploiement de 45 000 policiers, membres du GIGN et d’éléments de la gendarmerie nationale afin de contrôler la situation. Au total, plus de 2300 personnes ont déjà été interpellées, dont 30% encore mineurs.
Des dérapages violents
Le mouvement de soutien au jeune Nahel a donné lieu à son lot d’exactions en tout genre. Le bilan du ministère de l’intérieur est lourd. Dans la seule nuit de vendredi 30 Juin, 1350 véhicules ont été brûlés, et 266 bâtiments incendiés ou dégradés, parmi lesquels 24 écoles et 26 mairies. Plusieurs commissariats et postes de police ont également été attaqués, et 79 policiers et gendarmes blessés. Une escalade de la violence, qui ne semble pas être enrayée par la mise en examen du policier auteur du tir fatal.
Dans un climat sous haute tension, une «marche blanche» avait été organisée par la mère de Nahel ce Jeudi, et avait rassemblé plusieurs milliers de personnes. D’abord dans le calme, elle a laissé place à de brutales échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre, des magasins vandalisés et plusieurs véhicules incendiés.
Le caractère de Nahel pointé du doigt par un policier
Un fonctionnaire de police de Nanterre a livré son témoignage lors d’une interview accordée au média Cnews. Ce dernier, répondant au nom de Thomas et s’exprimant sous couvert d’anonymat, affirme avoir eu affaire au jeune homme à une vingtaine de reprises. «C’était un coutumier des délits», dénonce-t-il, sans toutefois minimiser le caractère dramatique de son décès.
Il souligne également que ce dernier, qu’il qualifie de «systématiquement dans la confrontation», aurait été appréhendé de nombreuses fois pour refus obtempérer, et ce
«sans compter les fois ou je lui ai laissé la chance simplement en ne l’interpellant pas» ajoute-t-il.
Le policier s’insurge qu’un individu aussi jeune ait pu être confronté autant de fois aux forces de l’ordre. « Vous vous rendez compte ? À 17 ans ? Combien de personnes sont connues à 15 ou 20 reprises ?» Le caractère récidiviste du jeune homme aurait joué un rôle conséquent dans cette affaire.
Face à une opinion publique plus que divisée, et aux questions qui se font de plus en plus insistantes quant à un éventuel état d’urgence, les prochains jours seront déterminants dans la gestion de cette crise qui fait écho aux émeutes de 2005 à Clichy-sous-Bois.
🔴 @Cnews a pu interroger un policier de Nanterre qui a eu affaire à Nahel lors de précédents refus d’obtempérer. Sans justifier aucunement la mort du jeune homme, ce policier fait le portrait d'un délinquant au comportement provocateur et s'indigne du traitement médiatique de… pic.twitter.com/o4KFgQ3RDs
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) June 30, 2023