Le submersible de la compagnie OceanGate a sombré dans les profondeurs de l’Atlantique Nord avec à son bord cinq passagers. Une implosion d’une violence extrême du vaisseau s’est produite lors de sa plongée, dont les raisons restent encore floues en attendant les résultats de l’enquête des autorités américaines. Ces dernières ont indiqué avoir détecté l’implosion lorsque celle-ci a eu lieu, et les débris de l’épave qui furent récupérés par la suite sont actuellement analysés aux États-Unis.
De nombreuses questions concernant la capacité du sous-marin à plonger en eaux aussi profondes ont été posées. Les témoignages de différents spécialistes du domaine, qui ont émis de nombreuses réserves sur la conception et les matériaux utilisés, ont mis en lumière les pratiques d’OceanGate et de son PDG en matière de sécurité. Un employé de la compagnie, David Lochridge, avait essayé de lancer l’alerte dès 2018, sans être écouté par sa direction, qui décidera de le licencier pour ses propos.
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OceanGate suspend ses opérations suite à la polémique
Dans un communiqué publié sur son site web, la compagnie a annoncé suspendre ses opérations d’explorations. Elle est sous le feu des critiques depuis que des doutes sur la sûreté de l’appareil ont commencé à apparaitre au grand jour. La compagnie, par le biais de son PDG Stockton Rush, est notamment accusée de ne pas avoir respecté les règles de sécurité basiques inhérentes à la conception et à la construction du Titan. Une négligence qui a peut-être couté la vie à l’équipage.
Le sous-marin ne possédait également aucune certification de la part d’organismes officiels qui auraient pu garantir sa sécurité. Stockton Rush avait justifié cela en affirmant que les procédures ralentissaient le progrès et le développement de nouvelles technologies. Les passagers, qui auraient déboursé jusqu’à 250.000 dollars pour s’offrir une place à bord du submersible, devaient par ailleurs signer une décharge mentionnant le risque de mort ou de blessures graves à de nombreuses reprises.
Les passagers savaient qu’il y avait un problème
Le journal espagnol NIUS a décidé de mener lui-même une enquête approfondie à propos du drame. Sollicité par le média pour parler de l’affaire, José Luis Martín, ingénieur et expert en sous-marin, a livré un témoignage dans lequel il assure que les cinq passagers du vaisseau auraient eu vent qu’il y avait un souci avec le Titan, entre 48 secondes et une minute onze avant l’implosion qui leur a été fatale.
L’expert précise également les raisons de la catastrophe. En effet, selon lui, le submersible aurait été victime d’un « problème électrique ». Sans propulsion, le sous-marin entame une longue chute vers les abîmes. Le pilote aurait alors tout tenté afin de pouvoir reprendre en main la situation, allant même jusqu’à déclencher un système d’urgence dans le but d’alléger le submersible pour essayer de le faire remonter, sans succès. L’implosion qui a lieu par la suite tuera tout le monde sur le coup. Dans l’attente des résultats de la commission d’enquête qui permettront d’éclaircir définitivement le sujet.