Shawn Pyfrom, l’interview exclusive
Salut Shawn, on espère que tu vas bien et voulait te remercier du temps que tu prends pour répondre à nos questions !
Shawn : Vraiment aucun soucis !
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Et bien, pour commencer, tu as fait ta première apparition à l’écran quand tu avais 9 ans, c’est cela ? Alors la question c’est : est-ce que cela a toujours été ton rêve d’être au casting d’une série télévisée ? Rêvais-tu déjà à l’époque de devenir acteur ?
Shawn : Il est assez difficile pour moi de me souvenir de l’âge que j’avais quand je suis « apparu à l’écran » pour la première fois, comme vous dîtes. J’ai commencé la comédie quand j’avais 4 ans. J’ai fait des pubs et d’autres petits trucs, ça et là, quand j’ai débuté à Tampa en Floride. À l’époque, il n’y avait pas tant d’opportunités que ça à Tampa. Donc, après une période à travailler d’arrache-pied là-bas, cela a paru logique à mes parents que je parte tenter ma chance à Los Angeles. J’ai déménagé quand j’avais 8 ans. Donc oui… J’ai peut-être vraiment commencé à 9 ans, avec mon premier rôle à L.A.
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Maintenant, tu dois avoir évidemment beaucoup de questions là-dessus mais on ne peut pas éviter le sujet car ton rôle dans Desperate Housewives a été un véritable tournant dans ta carrière. Dans quel état d’esprit étais-tu à l’époque ? Le rôle de l’enfant agité et homosexuel d’une famille conservatrice, est-ce que c’est quelque chose qui te parlait ou bien était-ce quelque chose que tu n’avais jamais pu expérimenter auparavant ?
Shawn : Il y avait des facettes du personnage dans lesquelles je pouvais me retrouver. Ma famille était moyennement conservatrice, en un sens. Mais ils ont toujours accepté la personne que j’étais. Mais je pense que tout le monde a, d’une certaine façon, dû surmonter une adversité ou une opposition face à la personne qu’il est. Moi, inclus. Et la plupart des gens, à cet âge, sont « agités » à leur manière. Les gens découvrent souvent qui ils sont pendant leur jeunesse. Tous ces côtés du personnage d’Andrew, oui, je m’y retrouvais.
Après, l’homosexualité d’Andrew n’était pas quelque chose auquel je pouvais m’identifier directement, mais ça n’a jamais été, à mes yeux, son trait identitaire majeur. Je ne pense pas que l’orientation sexuelle d’une personne définisse qui elle est. Bien sûr, cela fait partie de ce qui forge leur caractère et leur personnalité. Mais, en y réfléchissant bien, je sais que, malheureusement, ces personnes qui « ne sont pas hétérosexuelles » doivent faire face à un déni d’acceptation de la part de certains. Personnellement, je pense que c’est horripilant. On a tous des façons différentes de vivre nos vies. C’est ce qui nous rend unique. Et si on ne l’était pas, on vivrait dans un monde bien ennuyant. La différence est ce qui permet aux gens de reconnaitre leurs individualités. Mais c’est aussi ce qui va nous lier. Nos différences sont ce qui fait de nous les mêmes personnes. Et c’est de savoir que nous sommes tous différents qui nous permet de voir qu’on traverse tous la même chose – on essaye tous de comprendre qui on est dans ce voyage qu’on appelle la vie. La différence, c’est ce qu’on doit chérir.
Le fait qu’Andrew soit gay, c’est aussi ce qui l’a rendu plus fort. Ses différences l’ont rendu plus fort. J’ai eu le privilège d’exprimer cela à travers ce personnage. Et j’ai pu montrer qu’être gay n’est pas quelque chose dont il faut avoir honte. Dans tous les cas, je pense que vos différences devraient vous encourager, vous motiver. C’est qui vous êtes, et c’est quelque chose de très spécial, quelque chose qu’il faut célébrer.
En quelques mots, qu’est-ce que Desperate Housewives a changé pour toi et ta carrière ?
Shawn : J’imagine que tout ce que je peux dire c’est que ça m’a donné davantage d’opportunités de créer des liens avec les gens. Cela m’a permis d’avoir une plus grande plateforme pour leur parler. Et d’écouter ce qu’ils avaient à me dire – sur eux – en retour.
Même si, au départ, tu n’étais qu’un invité sur la série, tu as quelque peu grandi avec les acteurs sur le tournage. Qu’est-ce que cela fait de partager le succès de la série avec un cast aussi vaste ? Est-ce que tu es toujours en contact avec certains de tes partenaires à l’écran ? Et, si c’est le cas, qui as-tu revu depuis ?
Shawn : C’était une expérience intéressante. On était tous très excités quand on a vu comment le public répondait à la série, elle a été plus que très bien accueillie. Mais bien que ce fût excitant et que cela nous ait uni, on vivait tous nos vies de notre côté. J’étais un enfant à l’époque donc une grande partie de tout ce succès était trop pour moi. Quand on grandit, on essaye encore de comprendre qui on est, vers où se diriger. Et, là, on vous offre cette extraordinaire opportunité, alors que vous essayer de gérer votre vie tant bien que mal. Ce qui en a résulté ? J’étais mal dans ma peau parce qu’on me regardait. Je me souviens qu’on m’ait dit que je « devais me débarrasser de mon acné ». J’étais déjà complexé par cela – et puis on me dit que je devrais, d’une façon ou d’une autre, la faire disparaitre, comme par magie. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Ça peut être très complexe de trouver qui on est à cet âge, alors si en plus on définit cette identité pour vous… Attention, je ne suis pas en train de me plaindre. Je suis toujours très reconnaissant pour tout ce qui m’est arrivé. Mais je ne peux pas dire que je me serais conduit de la même façon aujourd’hui. Mais, c’est la vie.
Tout le monde a été très gentil avec moi. J’ai l’impression d’avoir créé des liens avec toutes les personnes avec qui j’ai travaillé. Et, bien que je ne parle plus vraiment à qui que ce soit de l’époque, je sais que si je tombe par hasard sur eux, ça ne serait que du plaisir. Je suis tout de même resté en contact avec les plus jeunes acteurs. Je vois Cody (ndlr. qui jouait le rôle de Zach Young) assez souvent. Et je parle avec Joy, Josh, Max, Charlie et Andrea de temps à autres. Mais on a tous nos propres vies – on a tous évolués vers des choses différentes. On parle rarement de notre travail ensemble. Plutôt de ce qu’il se passe dans nos vies, maintenant.
As-tu quelques anecdotes drôles ou des histoires croustillantes à partager sur l’époque du tournage de Desperate Housewives ?
Shawn : Pas vraiment, pour être honnête. Il y eu des moments amusants et des moments de tension. Mais cela arrive dans n’importe quel environnement de travail. Et si il y avait des histoires à raconter sur quelconque membre du casting, je ne la raconterai pas, par pur respect. Parfois les gens ont tendance à agir différemment quand leur environnement exige d’eux d’agir différemment.
Tu as participé à pas mal de séries tv, est-ce qu’on peut te demander quel rôle tu as préféré interpréter ?
Shawn : Chaque tournage a été différent. Et chaque expérience a été appréciable, pour la plupart, en tout cas. Il n’y en pas vraiment une que j’ai plus aimé que les autres. Je les ai juste appréciées différemment.
Il y a 3 ans, après le décès de Philip Seymour, tu as partagé quelque chose de très intime et personnel avec tes fans. Tu as admis que tu étais un addict et tu as même dit toujours l’avoir été. Cela a ému énormément de gens et on est surs qu’ils aimeraient savoir comment tu te sens maintenant. Est-ce que tu es toujours en train de combattre ce démon de ton côté ou est-ce que tu as vaincu cette guerre avec ton passé ?
Shawn : Il y a toujours une guerre qui est à mener avec moi-même, à l’intérieur. Mais être un addict, ce n’est pas une partie de moi qui requière de l’attention. Et cela ne me définit certainement pas. Cela peut influencer mes actions, parfois – mais encore une fois, comme le ferait bien d’autres aspects de ce que je suis. J’ai écris cette lettre parce que je venais tout juste de devenir sobre. Et je voulais partager ma pensée et mon point de vue, de ma perspective, sur MON expérience [il insiste]. Je voulais aussi faire savoir aux gens, qui pouvaient vivre la même chose, qu’ils n’étaient pas tout seuls. Et qu’il n’y a rien de honteux. Que c’est juste un obstacle à surmonter. Il y a un stigmate qui devrait être brisé à propos des addicts. Cela pourrait être n’importe qui, et les gens pourraient très bien ne même pas le savoir. On peut être addict à toutes sortes de choses. Le travail, la nourriture, le shopping, etc. Ce n’est pas ma responsabilité de pointer les gens du doigt – et ce n’est pas ma volonté, non plus. J’ai juste ouvertement écrit sur mon expérience pour partager une histoire qui n’avait pas encore été entendue. Et, en faisant cela, j’ai pu atteindre beaucoup de gens qui n’étaient pas au courant des obstacles qui existaient dans leur propre vie. J’ai reçu beaucoup de courriers positifs de gens qui me disaient que cela les avait aidés à vaincre leurs addictions. J’ai aussi reçu beaucoup de négativité. Mais ce n’est pas ce sur quoi j’ai voulu me concentrer. Je ne regrette pas ce que j’ai fait. Si j’ai pu aider ne serait-ce qu’une seule personne, alors ça valait le coup.
Donc, la bataille que je mène, c’est plus contre ce stigmate qui est toujours en place. Être un addict n’est pas un choix. C’est un manque d’équilibre. Et la façon de régler ce problème c’est de prendre les choses en main et de trouver son propre équilibre. J’ai trouvé le mien pour l’instant. Mais cela nécessitera toujours de l’attention. Et c’est ce que je vais faire ; le surveiller pour le maintenir. Donc, oui… Je suis toujours sobre. Et j’ai bien l’intention de le rester. On fait tous des erreurs dans nos vies. Et cela vient juste des circonstances qui les ont apportées. Si je n’avais pas été un addict, il y aurait eu quelque chose d’autre que j’aurais dû surveiller de près. Que j’aurais dû rétablir. Cela fait partie de la vie. Je fais un travail constant sur moi-même pour devenir une meilleure version de moi-même – avec tous mes défauts. Et devenir sobre était juste une de ces choses que j’ai décidé de réparer.
Sur un ton plus léger maintenant, on a pu te voir assister à la Fashion Week parisienne dernièrement, comme pour le défilé Patuna. Est-ce que la mode est une autre de tes passions ? Comment en es-tu arrivé dans cette sphère ?
Shawn : Oui. La mode est une de mes grandes passions. Je suis actuellement en train de monter ma propre marque. Je vis pour l’expression. Et je n’avais jusqu’ici jamais su ce que je voulais exprimer à travers la mode. Et je suis maintenant dans un processus de création pour exprimer ce que je souhaite dans la mode.
Et, bien sur, on ne peut pas ne pas te demander : qu’est-ce que tu penses de la France et des Français en général ?
Shawn : Je viens tout juste de passer une période de 6 mois où j’ai vécu en France, je pense que ça veut dire ce que ça veut dire, ou presque. J’aime la France. Et j’aime les Français. J’ai reçu un accueil des plus chaleureux ici. Et j’ai rencontré des gens incroyables. Des gens qui font maintenant partie de mes plus proches amis. Des gens qui m’ont gratifié de leur générosité et de leur gentillesse, comme je ne l’avais jamais vécu auparavant. Je sais que certaines personnes ont cette vision des Français qui seraient « impolis ou grossiers ». Mon opinion est différente. Je pense juste que les Français sont honnêtes. Ce sont de vraies personnes, qui ne font pas semblant de sourire pour arriver à leurs fins. Ils sont directs. Et, c’est comme ça que j’apprécie le comportement des gens envers moi : honnêtes et directs.
Enfin, notre dernière question : quels sont tes projets pour le futur ? Et que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?
Shawn : L’art et la mode sont deux de mes passions. Une des raisons qui m’ont poussé à déménager à Paris était de pourvoir poursuivre ces choses. J’ai commencé à y construire ma marque. J’y ai réuni beaucoup d’inspiration pour mon art et la mode. Donc, je travaille très dur pour me faire mon nom dans ces deux domaines à l’heure actuelle. Je n’ai pas mis ma carrière d’acteur de côté. C’est toujours quelque chose que j’ai à cœur de faire. Quand les bons projets arriveront, je serai tout ouïe ! Je veux poursuivre mes passions. Et quand une opportunité pointe le bout de son nez, je la saisis toujours. J’imagine que si vous pouvez me souhaiter une seule chose, ça serait que je puisse continuer de faire ce que j’aime – peu importe la passion que ce sera à ce moment précis. Et merci à vous.
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