Disparition de Lina 15 ans : un expert en criminologie démonte l’hypothèse d’une fugue

La disparition de Lina, une adolescente de 15 ans, continue de susciter de nombreuses questions et inquiétudes, plus de huit mois après qu’elle se soit évaporée dans la nature. Le samedi 23 septembre 2023, elle devait se rendre à Strasbourg pour y retrouver son petit ami Tao, mais elle n’a jamais atteint sa destination. L’enquête révèle que Lina avait prévu de prendre le train ce jour-là. Partie à pied de son domicile le matin pour se rendre à la gare, plusieurs témoins affirment l’avoir vue sur la route aux alentours de 11 heures.

La diffusion d’un épisode spécial de l’émission Appel à témoins sur M6, présentée par Julien Courbet, a insufflé une nouvelle dynamique dans l’enquête sur la disparition de l’adolescente. L’émission, qui a capté l’attention de nombreux téléspectateurs, a été un catalyseur pour la réception de nouveaux indices pertinents. Parmi les informations les plus significatives, le témoignage d’un entrepreneur du Bas-Rhin a retenu l’attention des enquêteurs.

Une nouvelle piste concernant la disparition de Lina ?

Il a révélé que l’un de ses employés, qui travaillait pour lui depuis plusieurs années, avait soudainement quitté son emploi juste avant la disparition de Lina, qui avait plusieurs ennemis. Intrigant détail, cet employé réside à une dizaine de kilomètres du domicile de Lina, ajoutant ainsi une possible connexion géographique entre lui et l’affaire. Ce développement a immédiatement piqué l’intérêt des gendarmes, qui voient en ce témoignage une piste potentielle à explorer.

Parmi les hypothèses qui sont également envisagées par les enquêteurs figure celle d’une disparition volontaire. Toutefois, cette piste, contrairement à d’autres, semble peu plausible aux yeux de certains experts. Le professeur Alain Bauer, criminologue reconnu et intervenant dans l’émission « Au bout de l’enquête » sur France 2, a exprimé des réserves quant à l’idée que Lina aurait pu orchestrer sa propre disparition.

L’hypothèse d’une fugue peu envisageable

Lors de son intervention sur le plateau de C dans l’air sur France 5, il est revenu sur le sujet, mettant en lumière les contradictions qui entourent l’hypothèse d’une fugue volontaire. Selon le criminologue, les détails de l’affaire, notamment le fait que Lina avait organisé un rendez-vous avec son petit ami à Strasbourg, rendent improbable l’idée d’une fugue. Il souligne notamment le fait que si Lina avait réellement souhaité disparaître, elle aurait pu opter pour des méthodes moins compliquées, sans éveiller les soupçons.

Tous les éléments visant à ce qu’elle parle à son petit-ami, à ce qu’elle ait rendez-vous avec son petit-ami, montrent que ça n’a aucun sens.

Lina aurait également eu d’autres possibilités, comme celle de prétendre passer la soirée chez une amie, ce qui aurait été moins susceptible d’attirer l’attention immédiate de son entourage et des autorités. « Elle avait des tas d’options pour fuguer sans se mettre en situation de lui parler, d’être attendue, (…) et personne ne s’en serait rendu compte. » Le professeur a également relevé que, bien que certains éléments puissent sembler contredire la théorie de la fugue, cela ne l’élimine pas totalement comme possibilité. Néanmoins, selon lui, l’analyse des faits suggère que d’autres pistes pourraient être plus pertinentes pour comprendre ce qui est arrivé à Lina.

Disparition de #Lina : « pourquoi cette affaire est complexe. Vous vous rendez compte du nombre de pistes qu’il faut éliminer. Toutes les vérifications prennent beaucoup de temps et c’est très fréquent que l’on découvre des secrets. C’est un travail monumental ». @DamienDelseny pic.twitter.com/RQTJW72c31

— C dans l’air (@Cdanslair) May 29, 2024