Décès de Philippine : comment les enquêteurs sont remontés jusqu’au suspect en Suisse ?

Le samedi 24 septembre, le corps sans vie de Philippine Le Noir de Carlan a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne, dans l’ouest de Paris. Aussi, le corps de la jeune femme présentait des traces de strangulation et de blessures. Pour rappel, Philippine était une étudiante de 19 ans, portée disparue depuis le vendredi 2 septembre. En effet, la victime n’avait plus donné de nouvelles à ses proches depuis vendredi après-midi, après avoir déjeuné au Crous de son université Paris-Dauphine.

Rapidement, un suspect a été interpellé dans cette affaire. Il s’agit d’un dénommé Taha O., un jeune homme d’origine marocaine né en 2002. Pour remonter jusqu’à sa piste, les enquêteurs de la brigade criminelle ont notamment mené des investigations téléphoniques qui ont permis d’identifier le mis en cause, comme l’indique le parquet ce mercredi. Qui plus est, il était déjà connu des services de police pour avoir commis un viol sur une étudiante de 23 ans en 2019.

Un suspect sous OQTF

C’est en 2019 que Taha O. est arrivée sur le territoire français de manière régulière avec un visa touristique valable du 13 juin 2019 au 27 juillet 2019. Peu de temps après son arrivée, il avait violé une jeune femme dans un sentier forestier à Taverny (Val-d’Oise). Pour ce crime, le jeune homme âgé de 17 ans à l’époque, avait écopé d’une condamnation de sept ans de prison. Finalement, il sera libéré seulement cinq ans après le début de sa peine. Aussi, depuis le 18 juin 2024, Taha O. était sous OQTF.

Il s’agit là d’une obligation de quitter le territoire français. En attendant le laissez-passer du Maroc, le suspect a été placé en centre de rétention. Cependant, une erreur administrative a conduit à un retard de procédure et, hélas, entre temps, Taha O. a été remis en liberté. Le 19 septembre, soit la veille du meurtre de Philippine, il avait été inscrit au fichier des personnes recherchées à la suite de l’émission de l’OQTF puisqu’il avait manqué à son obligation de pointage.

Comment les enquêteurs sont remontés jusqu’au suspect du meurtre de Philippine en Suisse ?

Tahao a été identifié comme suspect principal grâce aux investigations téléphoniques des enquêteurs. Aussi, les policiers ont visionné les images des caméras de vidéoprotection du vendredi 20 septembre. Et d’après les informations de BFMTV, l’exploitation de ces caméras a bien montré l’étudiante en train de marcher en direction du bois de Boulogne après son déjeuner. De plus, les images ont permis de voir que ce même jour, un retrait à un distributeur d’argent a été effectué avec la carte bancaire de la victime par le suspect, à Montreuil-sous-Bois. Mais finalement, le suspect est parvenu à s’échapper du territoire français et s’est réfugié en Suisse.

C’est ici que se terminera sa course. En effet, la brigade de recherche et d’intervention (BRI) a alors prévenu leurs homologues genevois qui ont arrêté le suspect ce mardi vers 19h. Le Parquet de Paris indique qu’une demande d’extradition va être adressée aux autorités suisses afin de se voir remettre le suspect. Une fois sur le territoire, Taha O. doit être entendu par les enquêteurs au siège de la police judiciaire de Paris. Le mobile et l’éventuel lien avec la victime ne sont pas connus pour le moment. Pour l’heure, une information judiciaire a été ouverte à l’encontre du suspect du meurtre de Phillipine. Les chefs : meurtre précédé accompagné ou suivi d’un autre crime, en récidive légale, mais aussi pour viol, vol et escroquerie, également en récidive légale, indique le parquet ce mercredi.

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