Décès de la petite Lisa dans l’Eure : des SMS témoignant du climat de violence dévoilés

En France, le taux de criminalité a connu des fluctuations ces dernières années, avec une attention particulière sur la violence domestique et les agressions. Et parmi les victimes, les jeunes enfants occupent une place alarmante. Et également dans des cas de maltraitance et de violences intrafamiliales.

Les affaires de violences envers des mineurs, parfois mortelles, révèlent un environnement dangereux pour certains enfants, souvent victimes silencieuses au sein de leur propre foyer. Ces situations ont conduit à un renforcement des dispositifs de protection de l’enfance, mais les cas tragiques continuent de soulever des inquiétudes sur l’efficacité de ces mesures, à l’image de l’affaire de la petite Lisa. 

Des messages accablants révèlent le calvaire de la petite Lisa

Les révélations autour de la mort tragique de la petite Lisa, 3 ans, battue à mort à Conches-en-Ouche (Eure) dans la nuit du 23 au 24 septembre 2023, jettent une lumière crue sur le climat de violences qui régnait au sein de son foyer. Des échanges de messages entre Florian V., compagnon de la mère de Lisa, et cette dernière, ont été consultés par nos confrères du Figaro. Ils montrent l’ampleur des maltraitances subies par l’enfant plusieurs mois avant son décès.

Il va être temps que tu rentres parce que tu risquerais de retrouver ta fille avec beaucoup, beaucoup de bleus

Écrit Florian V. à Sandra R., la mère, dans un SMS glaçant. Et ces échanges révèlent un environnement marqué par des violences répétées. « Dis-lui que ça va ch*er quand je vais rentrer », ajoutait-il à l’adresse de la fillette. À ce titre, le couple, mis en examen pour « violences et meurtre sur mineur de moins de 15 ans », fait face à des preuves accablantes. Et ces dernières soulignent l’horreur du quotidien de la petite victime.

🚨 Lisa, 3 ans, a été battue à mort à Conches-en-Ouche. Le contenu des téléphones de la mère et du beau-père, Sandra R. et Florian V. mis en examen pour meurtre, a été analysé.

"Je te jure il va être temps que tu rentres parce que tu risquerais de retrouver ta fille avec… pic.twitter.com/a4J2RLN29J

— GOSSIP ROOM (@GossipRoomOff) October 3, 2024

Des alertes ignorées et des justifications inquiétantes

Les proches de Lisa avaient, à plusieurs reprises, exprimé leurs inquiétudes face aux nombreux bleus visibles sur l’enfant. Pourtant, Sandra R. balayait les doutes, multipliant les explications hasardeuses pour justifier les blessures. « Lisa a couru avec d’autres enfants, elle est tombée plusieurs fois », disait-elle. Quelques heures avant la mort de sa fille, elle évoquait une chute dans la baignoire. Ainsi, elle a raconté

Elle s’est jetée dedans car elle ne voulait pas se laver, elle est remplie de bleus au visage.

Aussi, des photos retrouvées dans les téléphones des deux accusés montrent Lisa, ainsi que son frère, avec des hématomes sur le corps, prises entre l’automne 2022 et l’été 2023. Le rapport d’autopsie a révélé de « très nombreuses lésions d’âges différents », confirmant la répétition des violences. Le frère de la victime a été placé en foyer, tandis que les directeurs de l’école de Lisa ont été mis en examen pour « non-dénonciation de mauvais traitements ». Cette affaire met en lumière de terribles défaillances dans la protection de l’enfant.