Le jeudi 10 avril 2025, Agathe, 28 ans, quitte son domicile à Vivonne pour son jogging habituel vers 10h30, mais ne rentre jamais. Alertée par son père, la gendarmerie déclenche aussitôt d’importantes recherches, et mobilise une centaine de personnes, sans résultat. Joggeuse expérimentée, la jeune femme connaît pourtant parfaitement le parcours. Pour orienter l’enquête, les policiers explorent son univers personnel. Sur Instagram, en accès public, Agathe évoque ses passions — le dessin, les jeux vidéo — mais aussi son combat contre l’anorexie mentale, qu’elle endure depuis 14 ans.
« Toujours présente malgré mes tentatives de fuite, elle s’accroche à moi », écrivait-elle en 2022. Dépressive, elle était suivie par une psychologue, ce qui a mené à envisager l’hypothèse d’un suicide. Une piste toutefois non confirmée, faute d’indices au domicile. Pour l’instant, aucune certitude : Agathe s’est-elle égarée, a-t-elle fugué ou fait une mauvaise rencontre ? Le mystère demeure.
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Des recherches minutieuses mais Agathe Hilairet est toujours portée disparue
Depuis la disparition d’Agathe Hilairet, 28 ans, survenue le 10 avril à Vivonne, les enquêteurs passent chaque détail de sa vie au crible. Outre son compte Instagram, les gendarmes ont analysé en profondeur son journal intime, son ordinateur et même un ancien téléphone portable. Objectif : déceler le moindre indice sur son état psychologique ou ses intentions. Selon Le Parisien, les dernières recherches Google d’Agathe « se concentrent uniquement sur la recherche d’un nouvel emploi ». Un défi personnel, visiblement motivant, qu’elle s’était fixé avant sa disparition.
Quant à son journal intime, là encore, rien n’évoque de pensées morbides : « Son journal intime n’évoque pas de pensées suicidaires », indiquent les journalistes. Une source proche de l’enquête nuance toutefois : « Rien ne peut être écarté et il est toujours possible de se suicider dans un endroit caché. Mais on a du mal à imaginer une jeune femme partir courir et décider de mettre fin à ses jours après 10 km. » Malgré cette prudence, l’hypothèse du suicide semble de plus en plus fragilisée.
La piste criminelle prend de l’ampleur
Pendant que l’émotion grandit à Vivonne, l’enquête s’oriente désormais vers une piste bien plus sombre. En l’absence de preuves d’un accident ou d’un départ volontaire — malgré les recherches menées dans les bois, les rivières et les fossés à proximité des lieux-dits Les Grands Ormeaux et Le Champ Salaud — les autorités privilégient aujourd’hui la thèse d’un acte criminel. Ce lundi 14 avril, le parquet de Poitiers a officiellement ouvert une information judiciaire pour « enlèvement et séquestration ». Ce tournant marque une intensification des moyens : écoutes téléphoniques, perquisitions, saisies numériques, et mobilisation renforcée des unités de terrain.
Une cellule dédiée a été activée, et une vingtaine de proches d’Agathe ont déjà été entendus. Drones, chiens pisteurs, plongeurs… la zone continue d’être scrutée sans relâche. Et un témoignage récemment reçu pourrait s’avérer crucial : un homme affirme avoir croisé Agathe le matin même de sa disparition, alors qu’elle s’échauffait. Une rencontre brève, mais déterminante pour recadrer les recherches. À ce stade, chaque détail compte. Et l’ombre d’un rapt se dessine de plus en plus nettement.