Affaire Émile : d’anciens élèves du grand-père témoignent de sa brutalité

Après 48 heures passées en garde-à-vue, les grands-parents d’Émile ont finalement été relâchés. Malgré tout, Philippe Vedovini reste dans le viseur des autorités. En effet, le grand-père du petit garçon disparu est aujourd’hui considéré comme le suspect numéro un dans l’affaire. Bien connu pour son caractère difficile, et parfois tyrannique, cet homme d’une soixantaine d’années n’a pas une réputation très glorieuse.

Pour ne rien arranger au cas de Philippe Vedovini, la journaliste Ixchel Delporte a recueilli les témoignages d’anciens élèves de Riaumont, un “village d’enfants’’ où le grand-père d’Émile était responsable de la discipline dans les années 90. Et à en croire le portait, celui d’un homme violent et humiliant, que ses pensionnaires dressent de lui, il dirigeait cet établissement d’une véritable main de fer. 

Les témoignages glaçants au sujet de Philippe Vedovini

« Je suis arrivé à Riaumont dans le courant de l’été 1992 », s’est notamment remémoré un élève, âgé de 13 ans à l’époque, dans l’enquête Les enfants martyrs de Riaumont, parue en 2022 aux éditions du Rouergue. « Je me souviens très bien de frère Philippe, surtout de la première rencontre. Je ne le connaissais pas et il m’a mis une claque très violente dans la nuque, comme ça, pour rien. Je n’ai pas compris. Comme j’étais habitué à être frappé chez mes parents, je n’ai pas bronché », a-t-il expliqué.

« Peu à peu, je me suis aperçu que frère Philippe avait un goût pour les baffes, les coups de poing et les coups de pied », a-t-il ajouté, précisant qu’il «  était, disons, particulièrement brutal ». Puis, d’assurer : « Moi, il m’a frappé bien sûr, mais comme je restais totalement impassible pour montrer que cela ne m’atteignait pas, il a fini par arrêter pour s’attaquer à d’autres plus fragiles, j’ai assisté à des brimades et des scènes d’une violence inouïe sur d’autres pensionnaires dans la cour près de la salle commune ».

Le grand-père d’Émile, un homme dans l’ultra-violence ?

Mais ce pensionnaire n’est malheureusement pas le seul à dénoncer le comportement sevère et brutal de Philippe Vedovini. En effet, plusieurs témoignages vont dans ce même sens. « Je me souviens d’un homme très sûr de lui, presque narquois. Il n’était pas imposant par la taille, mais par son attitude. Nous le craignions tous. (…) il formait avec les autres prêtres une sorte de bande de caïds qui se sentaient tout permis. (…) Il était humiliant aussi, et ça, psychologiquement, c’était presque aussi dur à supporter que les coups », a ainsi rapporté un ancien élève alors âgé de 12 ans.

Puis, à un autre de surenchérir : « Avant de nous battre, il avait un petit sourire qui nous faisait bien comprendre qu’on devait se soumettre. Il était très impulsif, et quand il nous frappait, on avait l’impression qu’il se déchaînait, qu’il était incapable de contenir sa violence. C’était malsain, moi je ressentais quelque chose d’instable chez lui ». Dans les pages de cette enquête, relayée dans le numéro de Paris Match du jeudi 27 mars 2025, c’est donc le portrait d’un homme violent, tyrannique, humiliant et malsain qui se dessine, faisant froid dans le dos.

"Je passe pour un dominateur": qui est Philippe Vedovini, grand-père d'Émile et catholique à la discipline de fer?https://t.co/ZouGoqIbOR

— Rachèle (@Gevenoismartin1) March 27, 2025