Le petit Emile a disparu dans son petit hameau des Alpes-de-Haute-Provence dans la journée de samedi, alors qu’il était en vacances chez ses grands-parents. Les autorités locales ont immédiatement entamé des recherches de grande envergure afin de le retrouver. Aucun effort n’est occulté et plus de 800 personnes, incluant des membres issues de différentes branches des forces de l’ordre, participent aux opérations de ratissage de la zone autour du petit village du Vernet. Un hélicoptère et des chiens renifleurs sont également sollicités, mais sans toutefois trouver d’indices permettant de retrouver le petit garçon.
Plusieurs personnes sont par ailleurs auditionnées dans le but de découvrir une quelconque preuve afin de faire avancer l’enquête, en vain. Les enquêteurs ont d’abord favorisé l’hypothèse d’un accident routier ou d’un délit de fuite, mais n’écartent désormais aucune hypothèse, même si celle que l’enfant se soit perdue aux alentours du hameau semble désormais peu probable. Le procureur de Digne avait par ailleurs souligné que dans ce cas-là, au-delà de 48h, et dans les conditions de forte chaleur ainsi qu’à cause de l’âge du petit Emile, son pronostic vital serait très fortement engagé.
Une région en proie à de nombreux drames
En mars de l’année 2015, le petit village du Vernet avait déjà été placé sous cordon de sécurité suite à l’accident d’un vol de la compagnie de Germanwings. Le drame, impliquant un Airbus A320, avait été orchestré par le copilote Andre Lubitz, qui a volontairement crashé l’avion. Ce dernier avait auparavant été traité pour des tendances suicidaires, et l’incident avait couté la vie à 150 personnes, dont deux enfants en bas âge. Jeanette Grosso, propriétaire du Café du Moulin et réputée au sein du village, avait aussi été sauvagement tuée par un de ses clients en 2008.
Tous ces drames, qui se sont tour à tour succédé au cours des quinze dernières années, commencent à peser sur les habitants du village. Lors d’un témoignage livré à l’Écho Républicain, un habitant s’inquiétait de l’enchainement de ces événements qui place une aura funèbre sur la région. » On a l’impression de revivre ces drames depuis samedi. Trois en quinze ans, ça fait beaucoup pour un si petit village « , a-t-il confié. Une autre tragédie avait également concentré toute l’attention de la région, et remonte à 1989.
Des ressemblances troublantes
L’affaire de la disparition d’Emile fait écho à la disparition d’un autre enfant très jeune dans la région. Le petit Yannis, 3 ans, avait pareillement disparu près de sa maison familiale qui se trouve à 60 kilomètres du Vernet, alors qu’il jouait avec ses frères et sœurs, le 2 mai 1989. Des recherches avaient été organisées, mais l’enquête avait très rapidement fini par s’enliser, un manque total de pièces à convictions étant à blâmer pour l’incapacité des autorités à retrouver le petit. Un élément important avait cependant fait surface lorsque le Dauphiné Libéré avait annoncé que seize mois après que Yannis ait disparu, ses parents avaient retrouvé ses vêtements non loin de chez eux, sans que l’enquête n’avance pour autant.
La maman de l’enfant s’était longuement exprimée dans une interview accordée à La Provence, en 2016. Elle y relate sa version des faits, et évoque les souffrances de la famille, argumentant que le plus dur est de ne pas avoir des réponses à ses questions. »Le pire, c’est de ne pas savoir comment ça s’est passé, où il est, s’il est vivant, s’il est mort, c’est ça qui est le plus difficile à accepter, » avait-elle confié. En espérant que l’affaire du petit Emile ne prenne pas un tournant aussi tragique que celui de la malheureuse disparition de Yannis.