Un interne en réanimation tient un journal de bord
Le Covid-19 fait des morts dans le monde entier. C’est une pandémie qui cause énormément de perturbations dans les centres hospitaliers tant il y a de malades. Alors, comment se faire une idée précise de ce que peuvent ressentir ces soignants qui donnent tout leur temps pour sauver des vies. Marine Lorphelin, ex Miss France et interne en médecine, travaille actuellement à l’hôpital et fait part de son quotidien sur les réseaux sociaux. Nos confrères du Parisien ont, quant à eux, réussir à obtenir quelques confidences d’un interne dans un service de réanimation parisien. Ce dernier a décidé de rester anonyme et a livré quelques passages du journal de bord qu’il tient depuis le début de l’épidémie en France.
Ce médecin a même dû se rendre dans un hôpital à 300 km de Paris tant il manquait du personnel. Qu’importe l’endroit, le résultat reste le même : un décompte quotidien du nombre de morts qui ne cesse de croitre. Delphine Wespiser a d’ailleurs déjà dû affronter deux décès. Un homme est décédé, arrêt cardiaque et syndrome de détresse respiratoire aiguë lié au Covid. 40 ans, dramatique », résume-t-il pour l’une des victimes. Le jeune homme se confie aussi sur les familles qui en souffrent : « Chez un patient hospitalisé hier, son frère est décédé du Covid, sa mère aussi, son père est instable et sa sœur également contaminée ».
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Les mots durs d’un interne en réanimation
Jour 15 : « Le réveil est dur ce matin. Je mange en dix minutes », écrit-il. Jour 21 il poursuit : « 5 heures de sommeil et 15 heures de taf à venir ». Puis, un autre jour il explique : « De retour à l’hôtel, vide et immense ». L’interne écrit également sur les nombreuses activités liées à son poste : « Je planche sur les plannings des internes. D’habitude j’aime bien ça, mais là c’est une surcharge de travail jusqu’à minuit ». Parfois, il craque et pleure. Certaines histoires l’attristent comme celles de ces patients âgés de moins de 30 ans et qui arrivent en réanimation.
Mais ce n’est pas tout. Son témoignage évoque également le manque de matériels et de lits dont doivent faire face aujourd’hui les hôpitaux. Également les nombreux transferts et les familles des victimes qu’il faut appeler. Et puis tout cela a également une conséquence sur son physique à lui : « Mes mains gercent après trois semaines de lavage intensif, alors qu’il a fallu 30 ans à ma mère, infirmière, pour avoir de l’eczéma ». Son journal est aussi témoin d’une revendication forte sur son statut précaire : « Nous, les internes, on va se faire avoir en beauté. Notre investissement supplémentaire dans cette crise ne sera pas gratifié financièrement, sauf si on est réquisitionnés. Je suis furax. De toute façon, le taf on y est, on y sera. Mais il ne faut pas attendre de reconnaissance, juste des applaudissements« . La solidarité restera le maitre mot de cette crise: Jenifer Aniston en a fait preuve elle aussi envers une infirmière victime du coronavirus.