Coronavirus : une infirmière chassée de son logement par ses propriétaires inquiets

Des propriétaires virent leur locataire par peur du virus

Depuis le 17 mars 2020 dernier, la France est en confinement général. Comme une bonne partie des pays à travers la planète d’ailleurs. En première ligne, les professionnels de santé ont mis leurs vies complètement entre parenthèses pour tenter de sauver un maximum de patients atteints du Coronavirus. Face à cette crise sanitaire inédite, ils mettent leur vies ainsi que celles de leurs proches en danger pour sauver les nôtres.

Ainsi, plusieurs initiatives de solidarité ont vu le jour. Dernièrement, le duo Vitaa et Slimane ont fait un beau don pour la recherche du traitement contre le Coronavirus. En effet, la pandémie du Covid-19 continue de faire des victimes, chaque jour, à travers la planète.

Récemment, le candidat de Secret Story, Julien Geloën a témoigné après la mort de son papa, des suites de la maladie. »Pour la première fois depuis que j’ai entendu ce satané discours je ressens vraiment le sens de la phrase ‘nous sommes en guerre’. Je me fais équiper, double blouse – gants – chaussures – charlotte – masque – lunettes, et peux enfin accéder » expliquait-il dans un long message sur Instagram.

Mélina Flores, infirmière, se fait chasser de chez elle

Mais en cette période de « guerre », on assiste également quelques fois à des comportements individualistes. Mélina Flores, infirmière au service de réanimation de l’hôpital Lapeyronie à Montpellier en a fait les frais. Locataire, la mère de famille s’est vue chassée de son appartement. En effet, ses propriétaires, inquiets d’attraper le virus l’ont tout bonnement fichue à la porte !

« Ils ont coupé l’eau chaude, coupé le chauffage. » Elle retient cette phrase qu’ils lui ont dite : ‘ »On s’en fout que vous attrapiez le virus, et que vous mourriez avec, du moment que vous ne mourrez pas chez nous‘ » a expliqué la journaliste de BFM.

Jeudi 2 avril, c’est l’infirmière qui a pris la parole sur la chaîne télévisée. « Ma fille a un petit appartement de 25m2 sur Montpellier. Au début du confinement j’ai demandé à ma mère et ma fille de venir vivre sur Montarnaud là où je loue. Moi je voulais loger dans l’appartement de ma fille pour qu’il n’y ait pas de risques par rapport à ma famille. J’en ai informé mes anciens propriétaires. Sur le coup ils étaient un peu surpris. (…) Le lendemain la propriétaire m’a dit qu’elle n’était pas d’accord. Elle était énervée et voulait ‘qu’ils dégagent’. (…) Je suis revenue pour discuter et elle m’a dit qu’elle n’en avait rien à faire, qu’elle était fragile. »

En larmes, l’infirmière a conclu : « Si aujourd’hui je témoigne, c’est pour que ça ne se reproduise pas auprès de toutes les personnes qui sont sur le front, que ce soit les soignants, que ce soit les éboueurs, je comprends pas qu’on stigmatise autant les soignants. » De leurs côtés, les propriétaires contactés par la Gazette de Montpellier auraient expliqué : « ces gens n’avaient pas à venir chez nous. Le bail était pour deux personnes mais là c’était une invasion ! Et il y avait cette grand-mère qui était dans un établissement pour personnes âgées. On sait bien que ce sont des endroits à risque ces établissements ! Nous ne voulions pas de ça chez nous. » Une belle preuve d’égoïsme qui fait beaucoup de peine à voir en cette période difficile.