Résumé :
- Des milliers de followers avant même l’âge légal pour des enfants de stars
- Une supervision parentale très variable selon les célébrités
- Des stratégies sophistiquées pour éviter les restrictions d’âge
- Des experts et psychologues alertent sur les dangers de cette exposition précoce
- Une législation en pleine évolution face à ces nouveaux défis
Au cœur d’une polémique grandissante, les enfants de célébrités s’affichent sans complexe sur Instagram, et ce malgré une loi claire interdisant l’accès aux réseaux sociaux avant 13 ans. Entre shootings professionnels et stories du quotidien, ces jeunes stars en herbe accumulent les followers par milliers, soulevant des questions sur l’application à géométrie variable des règles d’âge sur les plateformes sociales.
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Cette nouvelle génération de « nepo babies » bouscule les codes d’Instagram, créant un précédent qui interroge sur l’égalité devant la loi et la protection des mineurs sur internet. Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, sous le regard parfois impuissant des autorités de régulation.
Les enfants de célébrités à l’assaut d’Instagram
Le phénomène prend de l’ampleur et les exemples ne manquent pas. Giulia Sarkozy, du haut de ses 12 ans, vient de faire une entrée remarquée sur Instagram. La fille de Carla Bruni ne fait pas les choses à moitié : son compte, astucieusement créé autour de sa passion équestre et de son cheval, cumule déjà plus de 9 000 abonnés. Entre clichés de courses hippiques et séances photos professionnelles, la jeune cavalière s’est rapidement fait un nom sur la plateforme, illustrant parfaitement cette nouvelle tendance.
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Cette présence précoce sur les réseaux sociaux soulève de nombreuses questions éthiques. Comment ces jeunes peuvent-ils gérer une telle exposition médiatique ? Quelle est la part de choix personnel dans cette démarche ? Les réponses varient selon les familles, mais une constante demeure : l’influence du statut social sur l’accès aux plateformes numériques.
Comment les célébrités jouent avec les règles d’Instagram
Cette présence précoce sur les réseaux n’est pas l’apanage des enfants de stars. Une étude révélatrice de l’agence Heaven, menée en partenariat avec l’Association Génération Numérique, dévoile un chiffre stupéfiant : 71% des enfants de 12 ans déclarent utiliser au moins un réseau social. La méthode la plus répandue ? Un simple mensonge sur l’âge lors de l’inscription. Une pratique qui n’est pas sans danger : les algorithmes, pensés pour un public plus âgé, peuvent exposer ces jeunes utilisateurs à des contenus inappropriés.
Les parents, quant à eux, développent des stratégies de plus en plus sophistiquées. Certains optent pour une gestion partagée du compte, d’autres créent des profils professionnels sous couvert d’activités artistiques ou sportives. Ces approches, bien que créatives, soulèvent des questions sur la responsabilité parentale et la protection de l’enfance à l’ère numérique.
Les plateformes elles-mêmes semblent parfois fermer les yeux sur ces pratiques, particulièrement lorsqu’il s’agit de comptes générant un engagement important. Cette tolérance sélective crée un système à deux vitesses, où les règles semblent s’appliquer différemment selon la notoriété des utilisateurs.
@kimandnorth Goodnight ⭐️🌙@Kim Kardashian ♬ original sound – Kim and North
Protection VS exposition : le grand dilemme des parents stars
Face à ces enjeux, certaines célébrités optent pour une approche plus encadrée. Kim Kardashian fait figure d’exemple en la matière avec sa fille North West, 11 ans. Suite à un différend public avec Kanye West sur la question, la star a mis en place un système de supervision strict : le compte TikTok de North, qui rassemble pas moins de 19 millions d’abonnés, n’est accessible qu’en présence d’un adulte. Une approche qui contraste avec le « sharenting », cette pratique consistant à surexposer ses enfants sur ses propres réseaux sociaux.
Les psychologues et experts en développement de l’enfant tirent la sonnette d’alarme. L’exposition précoce aux réseaux sociaux peut avoir des conséquences significatives sur le développement psychologique des enfants : problèmes d’estime de soi, difficulté à construire une identité propre, pression sociale excessive. La frontière entre vie privée et vie publique devient particulièrement floue pour ces jeunes célébrités en herbe.
Nouvelles règles : la fin des enfants stars sur Instagram ?
Cette problématique n’a pas échappé aux législateurs. Le député Renaissance Bruno Studer a déposé en 2023 une proposition de loi visant à « garantir le respect du droit à l’image des enfants ». Une initiative née de l’explosion du phénomène des parents influenceurs pendant la crise du Covid, et qui pourrait bien rebattre les cartes de la présence des mineurs sur les réseaux sociaux.
Cette proposition de loi s’inscrit dans un mouvement plus large de protection des mineurs sur internet. Elle prévoit notamment des sanctions pour les parents qui exposeraient de manière excessive leurs enfants sur les réseaux sociaux, une mesure qui pourrait particulièrement impacter les familles de célébrités.
Les associations de protection de l’enfance saluent ces avancées législatives, tout en soulignant la nécessité d’une application stricte et équitable de la loi, indépendamment du statut social des familles concernées. Car au-delà des likes et des followers, c’est bien l’intérêt supérieur de l’enfant qui doit primer.