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Mort de Lou, 11 ans : « à l’hôpital, on l’a laissée agoniser jusqu’à la gangrène »

par Chloe Mendu

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Lou
Crédit photo : Ses parents incriminent la négligence et l'incompétence des médecins qui l'ont prise en charge aux urgences à Paris

La petite Lou, âgée de 11 ans, est décédée à l’hôpital Necker suite à une péritonite prise en charge trop tardivement. Un mois après son décès, la maman de Lou dénonce la négligence et le manque de vigilance du service des urgences de l’hôpital Necker à Paris.

Le témoignage émouvant de la maman de Lou

Stéphanie, la mère de Lou s’est confiée à nos confrères de Paris Match, elle revient sur les manquements de l’hôpital Necker et notamment du service des urgences. Dans son interview, elle dénonce un service surchargé et la mauvaise prise en charge des patients. Sa fille, Lou, a été renvoyée chez elle à deux reprises alors qu’elle souffrait d’une péritonite. Voici le témoignage de Stéphanie donné à Paris Match :

« Le samedi 8 décembre, nous sommes arrivées à Necker sur le conseil de SOS médecins. Lou avait des douleurs abdominales intenses, des vomissements, et un peu de fièvre depuis la veille. Le médecin qui l’a examinée nous a dit d’aller aux urgences pour faire une imagerie de l’abdomen. Il suspectait une colique néphrétique. Une fois sur place, nous avons passé cinq heures en salle d’attente. Je voyais des enfants arrivés après nous, qui étaient reçus en consultation. Dans la salle d’attente, je sentais le regard des gens qui avaient de la peine pour Lou, pliée en deux de douleur. Quand le médecin nous as enfin reçues, il a procédé à un simple examen clinique, mais n’a pas fait d’imagerie. « Le ventre est souple », m’a-t-il dit. J’ai insisté pour qu’on lui fasse une échographie car ma fille souffrait. On m’a répondu : « Madame, c’est une angine, rentrez chez vous. » Je suis repartie avec une prescription pour son angine et du paracétamol. Le dimanche matin, après une sale nuit, nous sommes retournés aux urgences car Lou souffrait toujours. Nous avons encore attendu plus de 4 heures. Ma fille avait les extrémités froides et était épuisée par la douleur. Après quelques examens (radiographie du thorax, échographie de l’abdomen, analyses d’urine), l’échographiste m’a dit: « Il y a quelque chose qui bloque. » Nous avons été renvoyées chez nous. « Vous lui faites un lavement. Si ça ne va pas, vous revenez. » J’ai dû insister pour que cet acte soit fait sur place par une infirmière. »

À l’inverse de Necker, l’hôpital Kansas St. Luke aux États-Unis avait réservé une jolie surprise aux parents d’enfants prématurés. Heureusement, il y a parfois de petits miracles comme cette fillette de deux ans qui a été sauvée des décombres après le séisme qui a eu lieu en Turquie.

Un service des urgences débordé

À en voir les grèves et manifestations qui sévissent dans toute la France du personnel soignant, les urgences dans les hôpitaux sont de plus en plus surchargées. Les patients attendent de longues heures ce qui peut parfois leur être fatal. D’ailleurs, en Argentine, une policière n’avait pas hésité à allaiter un bébé livré à lui-même et qui pleurait de faim.

Stéphanie, la maman de Lou, confirme que les urgences de Necker sont clairement débordées. Ils n’ont pas tenu compte des souffrances de sa fille qu’elle estimait à 12/10 sur l’échelle de douleur. Il n’y a pas eu d’échographie de contrôle après le lavement de la petite. Les images auraient révélé la torsion intestinale de Lou.

Le lendemain Lou ne se sent pas mieux, sa mère insiste auprès de son pédiatre pour faire une échographie, le médecin l’envoie dans un cabinet spécialisé. L’échographiste a immédiatement détecté un problème « Je n’ai même pas besoin de lui faire une échographie pour voir qu’elle a un « ventre chirurgical » ».

À J+3 de sa première visite à l’hôpital Necker, Lou y est renvoyée pour y être opérée. Elle attendra à nouveau de 12 h à 17 h pour un scanner, le service de réanimation étant privilégié sur le service de chirurgie. Lou ne se sent pas bien : « Maman, je me sens pas bien. J’ai la tête qui tourne, je vois tout noir… ». Les infirmières vont essayer de rassurer Lou et de la faire patienter.

Une prise en charge trop tardive

« Elle a été prise en charge bien trop tard. Une partie de son intestin grêle était gangrenée. Après l’opération, ils l’ont mise en sédation profonde et lui ont laissé le ventre ouvert. Ils sont intervenus à plusieurs reprises par la suite pour ôter les parties nécrosées. », explique Stéphanie.

Puis, elle poursuit : «  Le dernier soir, un médecin réanimateur particulièrement humain et gentil nous a clairement expliqué la situation pour la première fois, et j’ai compris que c’était fichu. J’ai alors parlé à ma fille. Je suis allée lui dire à l’oreille que je l’aimais et qu’elle pouvait décider de partir si elle voulait. Deux heures plus tard, elle est morte dans les bras de son père, sans aucun symptôme de détresse respiratoire. Son cœur a simplement ralenti. Il a collé son visage près du sien et a senti une vague d’amour le traverser. Le cœur de Lou a cessé de battre. « Elle est partie en paix. » »

Le témoignage de Stéphanie est poignant et très alarmant, si la maman de Lou a eu le courage de se livrer dans cette terrible épreuve c’est pour éviter que d’autres enfants comme Lou subissent le même sort. Les parents de Lou étudient le dossier médical de leur fille avant d’engager des poursuites contre l’hôpital Necker, ils attendent une médiation.

 

 

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