Procès de Mazan : filmée sous sa jupe à son insu, la femme à l’origine de l’arrestation de Dominique Pélicot témoigne

Le lundi 2 septembre 2024 s’est ouvert l’un des procès les plus hors norme de ces dernières années, celui de l’affaire Mazan. Dominique Pélicot est accusé d’avoir drogué sa femme pour la faire violer par plus de 70 hommes pendant 10 ans. L’homme doit aujourd’hui répondre de ses actes, même si son avocate tente coûte que coûte de le disculper.

Dans le box des accusés, on trouve également de nombreux hommes qui auraient profité de la situation. Cependant, le témoignage de l’un d’entre eux n’a pas du tout convaincu. Durant le procès, les raisons de l’interpellation de Dominique Pélicot ont aussi été révélées, des faits qui font froid dans le dos.

Dominique Pélicot filmait sous les jupes des femmes

La vidéo, filmée par Dominique Pélicot lui-même, est rapidement devenue un élément central de l’affaire. On y voit clairement un vigile s’adresser à lui avec une indignation palpable, lui reprochant son comportement déplorable. En colère, il s’exclame : « Vous êtes un gros dégueulasse ! » avant d’inciter vivement la victime à porter plainte. Cette séquence, bien qu’éprouvante à regarder, a permis de révéler au grand jour le calvaire enduré par Gisèle Pélicot. Elle s’est ainsi imposée comme une pièce déterminante dans la suite des procédures judiciaires.

Ce procès est un moment décisif dans la lutte contre les violences faites aux femmes. En effet, il expose non seulement les agressions physiques, mais aussi les manipulations psychologiques. La diffusion de la vidéo par Paris Match a joué un rôle important en sensibilisant un large public à ces enjeux. Elle a donné une visibilité précieuse à celles qui, trop souvent, souffrent dans l’ombre et le silence. L’affaire Mazan constitue un rappel bouleversant de l’urgence à combattre les violences faites aux femmes et a contribué à libérer la parole. En effet, la victime présente sur la vidéo de Dominique Pélicot s’est exprimée pour la première fois.

𝗘𝗫𝗖𝗟𝗨𝗦𝗜𝗙

Paris Match s’est procuré la vidéo de Dominique Pelicot alors qu’il filmait en caméra cachée sous les jupes des clientes du supermarché Leclerc de Carpentras au moment de son interpellation. https://t.co/Sn9UtQKEfU

— Paris Match (@ParisMatch) September 13, 2024

Affaire Mazan : l’une des victimes sort du silence

Bien que ce procès se soit ouvert récemment, en septembre 2024, l’affaire remonte à quatre ans. En 2020, une femme a porté plainte après qu’un homme a filmé sous sa jupe dans un supermarché. Cet homme, c’est Dominique Pélicot, un grand-père en apparence tout à fait normal. Ce jour-là, un agent de sécurité intervient auprès de la victime, Nathalie, mère de deux enfants : « Il filmait sous votre robe ! Vous souhaitez porter plainte ? C’est la quatrième cliente (…) On le suit à la caméra, c’est la quatrième fois qu’il agit ainsi. Allez, police ! Police, tout de suite ! » La mère de famille a accepté aujourd’hui de partager son calvaire avec nos confrères de BFMTV :

La robe que je portais ce jour-là, je l’ai jetée immédiatement. Après avoir lu le premier article sur cette affaire et compris qui était cet homme, je n’ai plus supporté l’idée de garder cette robe. Je ne pouvais plus la voir.

Il jouait les victimes, prétendant n’avoir rien fait. Il donnait l’impression d’être quelqu’un de malheureux, adoptant une posture de victime alors qu’il était coupable.

Elle explique que, pendant deux ans, elle n’a plus osé porter de robe pour faire ses courses, tiraillée par la peur constante que cet événement ne se reproduise. Lors de l’enquête sur l’affaire Mazan, les forces de l’ordre ont découvert des images pornographiques sur l’ordinateur de Dominique Pélicot, y compris des photos extrêmement troublantes mettant en scène le viol de sa propre femme. Une découverte qui a renforcé la conviction de Nathalie : elle a fait le bon choix en déposant plainte. Ainsi, l’affaire Mazan, qui a commencé par une plainte pour voyeurisme, a révélé des faits bien plus graves et choquants, donnant lieu à une enquête approfondie et à un procès très attendu.