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Procès de Mazan : les propos d’un défenseur des présumés agresseurs offusquent la salle

par Faustine Jehanne

Procès de Mazan : les propos d'un défenseur des présumés agresseurs offusquent la salle
Crédit photo : @Instagram / Gisèle Pélicot

Alors que le procès de Mazan entame sa deuxième semaine, l’avocat d’un des présumés agresseurs choque la salle avec ses propos. Explications.

Pour la deuxième semaine consécutive, tous les regards sont tournés vers le procès de Mazan. Et pour cause, Dominique Pélicot est accusé d’avoir drogué sa femme pour la faire violer par plus de 70 hommes pendant 10 ans. Mais l’horreur ne s’arrête malheureusement pas à ces actes monstrueux. En effet, le septuagénaire a également eu des comportements déplacés avec sa fille, ainsi qu’envers ses deux belles-filles.

À ce propos, la fille de Gisèle Pélicot, qui définit l’accusé comme son simple « géniteur » désormais, a beaucoup ému les internautes avec son témoignage. Mais alors qu’il doit maintenant comparaître devant la Justice pour tous ses crimes, voilà que Dominique Pélicot se fait absent à la barre. Et c’est un sacré coup de poker que joue l’avocate de l’accusé principal du procès de Mazan.

Les propos d’un des avocats de la défense qui ne passent pas…

Toutefois, l’absence remarquée de Dominique Pélicot n’est pas la seule chose qui va provoquer l’indignation générale. Et pour cause, le septième jour du procès, les propos d’un des avocats de la défense ont profondément choqué. En effet, en tentant de défendre l’un de ses clients, il a assuré qu’il y “avait viol et viol”. Par la suite, Maître Guillaume De Palma, l’avocat de six des 51 accusés, a alors eu un échange avec l’un des policiers chargés de l’enquête.

Ce dernier affirme qu’« à aucun moment les suspects ne pouvaient ignorer que Gisèle Pelicot était inconsciente”, qualifiant ainsi les actes commis de “viols”. L’avocat a ainsi demandé au policier s’il avait la “certitude d’une scène de viol”. “N’était-elle pas un peu hâtive ? », ajoute-t-il. L’officier a alors illustré ses propos. Dans une “affaire de règlement de compte, on parle de meurtre et ce n’est pas choquant” rétorque-t-il. Ce à quoi l’avocat a répliqué : “oui, mais à ce moment-là, il y a viol et quand il n’y a pas l’intention de le commettre, ce n’est pas un viol”.

… et provoquent l’indignation générale

Forcément, les avocats de la partie civile ont immédiatement réagi face à de tels propos. Caroline Darian, la fille du couple, a affirmé avoir « honte de la Justice ». Me Antoine Camus, il a, lui aussi, déclaré : “ma cliente a donné à voir ce qu’est la réalité d’un viol, la cruauté avec laquelle on défend parfois un viol, ce sont les droits de la défense sur lesquels il n’y a pas à transiger, mais parfois il y a une forme de gratuité sur la violence exprimée”.

Malgré tout, le défenseur des présumés agresseurs a continué de camper sur ses positions. Et à la sortie de l’audience, il a réaffirmé que “pour qu’il y ait viol, il faut une intention coupable de l’auteur […]. À partir du moment où on arrive à rapporter la preuve du fait que la personne qui a commis les actes de viols avait conscience de commettre des actes de viol, il y a viol. Sinon, il n’y a pas viol.” Bien entendu, cette prise de parole a suscité de nombreuses réactions tant sur les réseaux sociaux que dans les médias. Affaire à suivre.