Le procès de Mazan, dit des viols de Mazan, est une affaire ultra-médiatisée qui relate les nombreuses années d’abus et de souffrances endurées par Gisèle Pélicot. Et depuis le 2 septembre dernier, les audiences qui se tiennent devant la cour criminelle du Vaucluse ne cessent d’être marquées par des scènes particulièrement difficiles à soutenir. Ainsi, des propos choquants ont été prononcés et les vidéos des abus subis par la victime ont été diffusées dans la salle.
Mais alors que le terme « viol » résonne absolument partout dans cette affaire, les accusés, pour la grande majorité, peinent à assumer leurs actes, comme l’explique Le Parisien. Et pourtant, les preuves accumulées par les enquêteurs sont incontestables. Les mis en cause, en majorité des hommes ayant fréquenté le domicile des Pelicot à Mazan, ont pour beaucoup admis des actes sexuels. Cependant, il semble qu’il y ait un fossé insurmontable entre reconnaître la gravité de leurs actions et utiliser le terme « viol ».
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Un déni collectif lors du procès de Mazan
Il n’y en a qu’un qui ne fait pas preuve de la même réticence. Le principal accusé du procès de Mazan, Dominique Pelicot, ex-époux de la victime, n’hésite pas à se désigner publiquement comme un violeur, reprochant par la même occasion aux autres accusés de ne pas en faire autant. « Il faut reconnaître les choses et s’assumer », a-t-il lancé avec un détachement déconcertant.
Cette inaptitude à prononcer le mot « viol » semble être le témoin d’une résistance mentale profonde que partagent la majorité des accusés. Jérôme B., venu six fois au domicile du couple, a bien admis l’immoralité et l’illégalité de ses actes. Mais il n’a pas pu se résoudre à franchir la barrière de la reconnaissance du viol. Cyril B., quant à lui, avait déclaré en garde à vue que la victime « était endormie et pas au courant, c’est un viol ». Mais, à la barre, l’homme est incapable de réitérer les mêmes propos.
Un accusé s’excuse et fond en larmes face à Gisèle Pélicot
L’un des moments les plus révélateurs de ce déni collectif que cultivent la majorité des accusés s’est exposé lorsque Cyprien C. a été mis face à la réalité de ses actes. En larmes à la barre, l’accusé a supplié le pardon de Gisèle Pélicot. Mais à aucun moment, il n’a été en capacité de formuler le mot « viol », comme s’il s’agissait d’un tabou. « Je lui demande pardon, parce que je sais que je suis coupable de quelque chose, je peux pas vous dire mieux », a-t-il justifié.
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Si l’accusé s’est excusé face à la victime, il reste asservi par ce rejet d’assumer entièrement ses actes. Son avocate, Me Magali Sabatier, a bien essayé d’expliquer cette incapacité à prononcer le mot « viol » en abordant la stigmatisation sociale des violeurs, mais également l’impact que ces accusations peuvent avoir sur les accusés. Mais il est important de rappeler que, dans ce procès de Mazan, Gisèle Pélicot est la réelle victime.
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— Le Parisien (@le_Parisien) October 19, 2024