On ne présente plus TikTok. L’application de partage de vidéos en ligne, lancée en 2016, a connu un succès fulgurant qui l’a propulsée parmi les réseaux sociaux les plus populaires dans le monde, malgé de nombreuses controverses. Elle compte à ce jour plus d’un milliard d’utilisateurs actifs. La France, quant à elle, possède 14.9 millions d’utilisateurs actifs, dont 72% sont âgés de moins de 24 ans.
L’entreprise est opérée à l’international par la société chinoise Bytedance, et a pour particularité d’être détenue à hauteur de 1% par le gouvernement chinois, interpellant évidemment sur l’ingérence de ce dernier dans le fonctionnement de la plateforme, ainsi que l’accès aux nombreuses données recueillies par le réseau social sur ses utilisateurs.
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Des soupçons d’espionnage
De la même manière que de nombreux autres réseaux sociaux, à l’image de Twitter, Facebook et Instagram, TikTok récupère de nombreuses données sur ses utilisateurs, dont le but officiel est de fournir un contenu personnalisé, et également afin d’offrir l’opportunité aux annonceurs de pouvoir mieux cibler leurs publicités. Une différence de taille existe toutefois avec les autres géants américains du secteur, puisque ByteDance est en partie détenue par le gouvernement chinois, ce qui pose de nombreuses questions quant aux accès réels de Pékin aux données des utilisateurs.
En vertu de plusieurs lois effectives en Chine, la plateforme serait obligée de coopérer et de fournir de nombreuses informations sensibles au gouvernement chinois si celui-ci en effectuait la demande.L’Inde,un marché énorme pour le réseau social, figure en tête de proue des pays a avoir restreint l’utilisation de TikTok, avant de le bannir définitivement en 2020. D’autres pays comme le Canada, les États-Unis, l’Australie, la Grande Bretagne ont strictement interdit l’installation de l’application sur tous les appareils gouvernementaux. La France a également banni son installation de tous les appareils liés à la fonction publique.
Le rapport d’enquête du sénat accablant pour TikTok
Une commission d’enquête sénatoriale chargée d’examiner de plus près les agissements de la plateforme chinoise a livré son rapport ce jeudi 6 juillet 2023. Les accusations à l’encontre du réseau social sont lourdes. On lui reproche notamment un manque de transparence flagrant sur les données réelles qu’elle récolte sur ses utilisateurs. Le sénateur Claude Malhuret, porte-parole de la commission, s’est exprimé en ces termes : « Les données prélevées sont très nombreuses, ne respectent pas l’anonymisation, et circulent ensuite bien davantage que depuis les autres plateformes ».
TikTok est également pointé du doigt pour son contenu, à l’image de cette influenceuse brûlée vive en plein direct par son ex-mari. De nombreuses fake news, informations erronées, ainsi que du contenu à caractère pornographique inadapté pour une audience aussi jeune circulent librement sur le réseau social. Le sénateur Malhuret voit en les actions de TikTok un « problème majeur de sécurité nationale», et pose un ultimatum à l’application, « Pour la sécurité nationale autant que pour le bien-être des utilisateurs, nous donnons six mois à TikTok pour se mettre en conformité avec nos lois, faute de quoi nous demanderons sa suspension. »
📢 La tactique TikTok : opacité, addiction et ombres chinoises
La commission d'enquête #InfluenceTikTok a rendu son rapport.
📄 L'essentiel du rapport : https://t.co/b55QRKL7uv
🔎 En savoir plus :https://t.co/rNG0cCXRN0
🎥 La conférence de presse :https://t.co/WlNhN0MSCB pic.twitter.com/wPoRZPqPwP
— Sénat (@Senat) July 6, 2023