La Suisse sort de sa neutralité historique
Des pourparlers entre l’Ukraine et la Russie (qui a Tchernobyl entre ses mains) ont eu lieu ce lundi, sans, pour l’heure, aboutir. Ce mardi 1er mars, la gue rre entre dans son sixième jour. Sur le terrain, un convoi mi litaire russe de plus de soixante kilomètres de long se rapproche de la capitale. Plus à l’est, le centre de Kharkiv, deuxième plus grande ville du pays, est sous les bombard ements de l’ar mée russe.
Emmanuel Macron (qui avait refusé de se soumettre à un test PCR russe) et Vladimir Poutine ont à nouveau échangé au téléphone. Le président français a alors demandé à son homologue russe un cessez-le-feu et la protection des civils. Ce dernier a posé ses conditions : « La reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, l’aboutissement de la démilitarisation et de la dénazification de l’Etat ukrainien et la garantie de son statut neutre ». Parallèlement, certains craignent le risque d’un conflit nucléaire entre la France et la Russie. Et alors que l’agacement montait à l’intérieur du pays, la Suisse a décidé d’intervenir.
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Alors que le pays est toujours resté neutre au fil de l’histoire, le ministre des affaires étrangères, Ignazio Cassis, également président de la Confédération pour l’année en cours, a expliqué que : « Faire le jeu d’un agresseur, ce n’est pas neutre. En tant qu’Etat signataire et dépositaire de la convention de Genève, nous sommes tenus de respecter le droit humanitaire. Et nous ne pouvons pas rester spectateurs quand celui-ci est piétiné ».
Par conséquent, la Suisse va reprendre « l’intégralité » des sanctions économiques de l’Union européenne contre la Russie. Y compris contre le président Vladimir Poutine, mais aussi le gel des avoirs. « Il s’agit d’une mesure de grande ampleur par la Suisse », a déclaré le président lors d’un point-presse. Il a ajouté que que le Conseil fédéral faisait « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ». Le ministre des Finances a souligné que les avoirs des personnalités qui se trouvent sur la liste noire de l’UE « étaient gelés avec effet immédiat ». Par ailleurs, la ministre de la Justice, Karin Keller-Sutter, a annoncé que cinq oligarques russes ou ukrainiens « très proches de Vladimir Poutine » et avec des liens économiques forts avec la Suisse « étaient immédiatement interdits d’entrer en Suisse ».
De plus, le pays a fermé son espace aérien pour tous les vols en provenance de la Russie. Excepté ceux réalisés dans un but humanitaire, médical ou diplomatique. Si depuis 2009, les fonctionnaires ou entrepreneurs russes pouvaient obtenir un visa facilement, cet accord est pour le moment suspendu. Enfin, les Ukrainiens pourront entrer en Suisse sans visa et rester dans le pays pendant 90 jours. Karin Keller-Sutter a précisé que s’agissant de réfugiés fuyant une guerre, ils n’auront pas besoin de présenter un passeport.