Elisabeth Borne à Mayotte : une séquence interpelle

Après Emmanuel Macron, fustigé par Stéphane Bern, c’est au tour du nouveau Premier ministre François Bayrou et de la ministre de l’Éducation Nationale, Elisabeth Borne, de se rendre à Mayotte. Mais dans le département français situé en plein cœur de l’Océan Indien, l’heure n’est pas à la fête après le passage du cyclone Chido.

Et celle qui a précédé Gabriel Attal, dont la fortune se précise, vient d’en faire les frais. À l’image de son collègue du gouvernement, Gérald Darmanin, qui s’est confié sur sa vie privée avec sa femme, Elisabeth Borne ne fait pas l’unanimité auprès des français. Et son image dure ne va pas s’arranger avec sa réaction dérangeante face aux paroles de deux professeurs mahorais.

Elisabeth Borne en voyage à Mayotte

Alors que le cyclone Chido a fait des dégâts considérables à Mayotte, la population espère bien pouvoir s’en sortir. Mais, tandis qu’une majeure partie de l’île française a été détruite, les discussions avec la métropole voient naître de multiples tensions. La population reproche notamment au gouvernement de faire passer le département en dernier plan. Perçu comme le plus pauvre, ce dernier voit certaines zones toujours coupées d’eau et d’électricité. Une situation gravissime qui pousse les habitants à faire réagir les politiques. Ainsi, après le passage controversé d’Emmanuel Macron à Mayotte, c’est le nouveau Premier ministre François Bayrou qui s’est rendu sur place.

Et il n’était pas seul. Puisque c’est auprès de la nouvelle ministre de l’Éducation Nationale, Elisabeth Borne, qu’il a fait le voyage. Seulement voilà, les discussions ont rapidement tourné court avec les professeurs du département d’Outre-Mer. Pour cause, il est impossible pour eux de reprendre le chemin de l’école. Au vu des dégâts provoqués par la catastrophe naturelle. Le constat est alarmant ! De fait, on relève 39 morts, 124 blessés graves et 4 232 blessés légers. Et tandis que 4 cagnottes officielles ont permis de soulever des fonds pour agir rapidement, le gouvernement peine à convaincre par ses actions.

« Cette séquence est une catastrophe » dixit un député EPR. Un ex-ministre macroniste ajoute : « ce n’est pas possible de faire ça ! »
Cet "échange" de la nouvelle ministre de l'Education, @Elisabeth_Borne , avec des professeurs mahorais suscite bcp de critiques en coulisses. https://t.co/HY4uk4Je3B

— Thomas Soulié (@thomassoulie) December 30, 2024

Sa réaction ne passe vraiment pas…

C’est ce que deux professeurs exerçant à Mayotte ont tenté de faire comprendre à Elisabeth Borne. « Ce que chacun doit savoir, c’est que là depuis 15 jours, dans tous les bidonvilles par ici, Petite Terre, Grande Terre, Kawéni, Cavani, personne n’est venu. Vous pouvez dire ce que vous voulez aux informations, la réalité, elle est là« , a lancé l’un d’eux. Dans des paroles empreintes de désespoir et d’énervement, ils ont expliqué la situation à la ministre. Qui n’a eu pour seule réaction que de leur tourner le dos en s’en allant. Comme en témoigne la séquence filmée par BFMTV. De quoi choquer profondément la Toile et les français ayant vu la séquence.

« Cette séquence est une catastrophe », « Ce n’est pas possible de faire ça ! », ou encore « Une ministre ne peut pas tourner les talons en méprisant le témoignage d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire », ont réagi plusieurs politiques. « C’est une honte », a déclaré l’un des professeurs après qu’Elisabeth Borne soit partie. « La séquence tronquée, diffusée, ne reflète pas mes échanges avec les deux enseignants au départ du collège de Kaweni. Par ailleurs, attachée au dialogue, consciente et préoccupée par la gravité de la situation, j’ai longuement échangé hier avec les personnels de direction et les syndicats enseignants sur la situation à Mayotte et les défis de la rentrée », s’est-elle alors défendue sur X.

La séquence tronquée, diffusée ne reflète pas mes échanges avec les deux enseignants au départ du collège de Kaweni.

Par ailleurs, attachée au dialogue, consciente et préoccupée par la gravité de la situation, j’ai longuement échangé hier avec les personnels de direction et les… pic.twitter.com/yVEmdSazn0

— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) December 31, 2024