Michèle Bernier : elle rend hommage à son père, le cofondateur du journal Charlie Hebdo

Le 10 janvier 2005, Georges Bernier décédait des suite d’une anémie réfractaire. Plus connu sous le nom du Professeur Choron, il s’était illustré en tant que journaliste satirique, humoriste, éditeur, écrivain, patron de presse et chanteur. Mais il était surtout connu pour être le cofondateur des revues satiriques Hara-Kiri et Charlie Hebdo. Il était également le père de la comédienne Michèle Bernier. 

À l’occasion des 20 ans de la disparition de son père, cette dernière est revenue avec émotion sur le départ de son dernier pilier parental, 20 ans après le suicide de sa mère. Face à Audrey Crespo-Mara, dans l’émission Sept à Huit, diffusée ce dimanche 5 janvier 2025, Michèle Bernier a fait état d’un choc post-traumatique à l’annonce du décès de son illustre père.

Michèle Bernier, la fille du cofondateur de Charlie Hebdo

En 1985, la mère de Michèle Barnier mettait fin à ses jours à l’âge de 51 ans. Un drame pour sa fille, toute jeune actrice aux côtés de Mimie Mathy et Isabelle de Botton. Vingt ans plus tard, le 10 janvier 2005, c’est son père Georges Bernier qui décédait des suites d’un problème cardiaque. Orpheline à 49 ans, l’actrice française accusait le coup. Pour l’émission Sept à Huit, elle a accepté de revenir sur ces épisodes traumatisants de sa vie. Rendant hommage par la même occasion à son père, le Professeur Choron, qu’elle qualifie d’« anarchiste de première catégorie ».

« C’était un homme sans concession, et c’est comme cela qu’il a fait ses journaux d’ailleurs. Il se sentait libre. Il a eu beaucoup de procès et ça a été difficile. Les interdictions d’Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, ça a été chaque fois un enfer », a confié Michèle Bernier dans un premier temps. Mais si elle reconnait le talent et la force de caractère de son père, l’actrice de 68 ans se souvient également de l’impact de ce dernier sur sa vie sociale.

Elle rend hommage à son père, 20 ans après sa mort

« À l’extérieur, oui [j’ai souffert de ce qu’il avait incarné]. J’étais un peu la fille du diable. Quelquefois mes copines que j’aimais bien me disaient ‘Mes parents veulent pas que je vienne chez toi.’ […] Ils se disaient peut-être qu’il y avait des femmes nues dans les escaliers, des gros mots écrits partout, je ne sais pas ! Je ne sais pas ce qu’ils imaginaient dans leur tête », s’est souvenue Michèle Bernier en riant. Mais, la disparition de son père fut un véritable choc pour elle.

« Ça m’a comme paralysé les cordes vocales. Je n’arrivais plus à parler […] L’infirmière à l’hôpital m’a dit que j’étais en train de vivre les deux deuils en même temps », a révélé Michèle Bernier en évoquant la disparition de sa mère, vingt ans plus tôt. « Quand ma mère est partie, ça a été un autre choc parce que ça a été violent. Le suicide, c’est toujours quelque chose de violent, pour ceux qui restent en tout cas. Quand on a 29 ans, on n’a pas envie de ça évidemment… », a-t-elle conclu avec une vive émotion dans la voix.