Dès son plus jeune âge, Théo Curin a dû apprendre à surmonter les obstacles. Amputé des quatre membres à l’âge de six ans à la suite d’une méningite foudroyante, il s’est inspiré de figures comme Philippe Croizon pour envisager un avenir épanoui. Aujourd’hui animateur et nageur paralympique, celui qui a remplacé Cyril Féraud dans Slam aborde avec sincérité sa vie amoureuse. Mais aussi les interrogations qui l’ont traversé.
Son handicap a-t-il constitué un frein à ses histoires d’amour ? Théo Curin assure que non. Bien qu’il ait parfois douté, il a su transformer sa différence en une force. Dans un témoignage touchant, celui qui a été victime du geste odieux d’une femme revient sur ses premières expériences sentimentales. Ainsi que sa manière d’aborder les relations. Et sa rencontre avec celle qui partage aujourd’hui sa vie, Marie-Camille Fabas.
L’enfance de Théo Curin marquée par la confiance
Le parcours de Théo Curin a été influencé par une rencontre déterminante avec Philippe Croizon, un aventurier lui aussi amputé des quatre membres. « Ma maman a lu le livre d’une personne qui a eu une amputation des quatre membres. Elle a vu que ce monsieur avait une vie incroyable. Quand ma maman m’a raconté l’histoire de Philippe, j’avais tout de suite envie de le rencontrer et cette rencontre a eu lieu, il est venu chez moi en Lorraine et c’était complètement fou« , a confié le jeune homme. Ce face-à-face a renforcé sa conviction qu’un avenir heureux, jalonné de réussites et d’amour, était possible.
« Je le vois arriver en voiture devant chez mes parents et je me dis : ‘wow, je vais pouvoir conduire une voiture quand je serai grand’. […] Il sort de cette voiture avec des prothèses en carbone, il marche super bien avec, je me dis ‘wow je vais pouvoir moi aussi super bien marcher’. […] Et du côté passager, il y a une femme qui sort et je me suis dit ‘wow je vais pouvoir avoir une femme quand je serai grand’« , s’est-il souvenu avec une vive émotion. Ce modèle lui a offert une représentation concrète d’une vie pleine de possibles, où l’amour n’est pas un interdit. Théo Curin a très tôt appris à faire de son handicap un vecteur de lien social et d’acceptation.
Un handicap jamais perçu comme un frein aux relations amoureuses
Enfant, il utilisait son fauteuil roulant pour se faire des amis : « J’ai tout de suite utilisé ce handicap limite pour me faire des amis dans la cour de récréation, les petits garçons montaient sur mon fauteuil et on faisait des courses dans les couloirs. » Il s’est aussi appuyé sur la solidarité de ses camarades, transformant chaque geste d’entraide en une occasion de rapprochement : « Je demandais aux jeunes filles de m’aider à fermer ma veste, de mettre ma trousse dans mon cartable, et tout ça a créé des rapprochements. Et ça n’a été à aucun moment un frein dans les relations amoureuses. » Loin d’être un obstacle, son handicap a donc constitué une force.
Son premier baiser, vécu avec l’insouciance de l’enfance, a achevé de le rassurer sur sa capacité à vivre des relations comme tout le monde : « Et puis j’ai fait mon premier bisou dans la cour de récréation comme tout le monde. Et là, tout de suite j’ai été rassuré. » Aujourd’hui, Théo Curin partage sa vie avec Marie-Camille Fabas, une jeune femme au parcours académique impressionnant. Originaire de Toulouse, elle a suivi des études de droit avant de se spécialiser en droit social. Passionnée et ambitieuse, elle a ensuite amorcé une reconversion en chirurgie dentaire. Leur histoire a démarré sur les réseaux sociaux. Et a été officialisée en 2022, lorsqu’il a déclaré à Libération être en couple.